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ALSO
14 avril 2008

Jeux de langage, motivation et littérature (2)

ALEXONDA

Un jeu pour motiver la lecture en recherchant des alexandrins dans des textes en prose !

Nous avons déjà vu avec PASSATEX comment un simple programme peut nous aider à repérer certaines préoccupations dans des documents très longs. Ainsi peut-on savoir si les trois mots de la devise républicaine "liberté", "égalité" et "fraternité" sont présents ou non dans les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand.

Cette fois, l'idée serait de repérer dans ce même ouvrage (dossier Uatl_3) des alexandrins que l'auteur aurait écrits sans s'en rendre compte !

Remarques préliminaires

Il existe maintenant des outils logiciels qui sont capables de produire des sons à partir des lettres ; c'est la synthèse vocale qui lit à haute voix la suite des mots constituant un texte. Le contraire existe aussi ; c'est la reconnaissance vocale qui transforme en texte écrit ce que le locuteur dit à haute voix devant un micro. Certes il y a des ratés mais "ça marche" ! Vous pouvez recueillir des informations sur deux produits existants et leur prix en tapant sur Google "Elan text to speech" pour la synthèse et "Dragon dictate" pour la reconnaissance.

C'est étonnant et pourtant, la langue française n'est pas des plus faciles pour subir un tel traitement électronique quand on connaît ses particularités orthographiques.

On peut s'en rendre compte en examinant le contenu sonore d'une syllabe dite "ouverte" (celle qui se termine par un son vocalique, bouche ouverte sur une voyelle) comme "A", "PA" ou "PwA" ! Quand on écrit, la suite des lettres va de une à plusieurs lettres ; a - pas - poids et même, c'est un record, huit lettres dans "NwE"qui s'écrit 'nouaient' ! Voir le programme OMOFONIM.

Une machine qui écrit ce qu'elle entend ou qui lit ce qu'elle voit doit savoir tout cela... et nous aussi. Savoir lire et écrire n'est pas une mince affaire !

A un niveau beaucoup plus modeste, il est possible d'envisager une illustration du "traitement" du langage.

Ainsi dans une variante des problèmes évoqués plus haut consiste à se demander, sans produire de sons, quelle suite de lettres constitue une syllabe... ou un "pied" quand on parle de poésie.

C'est la première question essentielle à se poser pour détecter des alexandrins.

Et rose elle a vécu ce que vivent les roses.

Si la première lettre d'un texte est une voyelle (a e i o u y à â é è ê î ô û ù) suivie d'une consonne, alors on compte 1 syllabe, on efface cette première lettre et on recommence le même raisonnement pour la suite du texte.

t rose elle a vécu ce que vivent les roses.

Si une consonne est suivie d'une consonne, on la néglige (effacement puis même raisonnement)

rose elle a vécu ce que vivent les roses.

Si une consonne est suivie d'une voyelle, on l'efface pour se retrouver dans la position initiale.

ose elle a vécu ce que vivent les roses.

Si la première lettre est une voyelle suivie d'une consonne, on compte 1 syllabe de plus.

Et ainsi de suite. Dans ce texte à la graphie simple, cette méthode de programmation est l'équivalent de qu'on fait quant on lit sans les consonnes :

é o è a é u e e i e é o

L'autre règle à connaître mais qui ne s'applique pas ici est qu'une voyelle suivie d'une autre voyelle peut être effacée sans compter (essayez avec "nouaient" et vous trouverez 1 syllabe !). Il faut évidemment tenir compte de beaucoup d'exceptions concernant le décompte des syllabes mais le principe reste acceptable pour une simulation didactique.

Si la suite de 12 syllabes s'achève par une ponctuation, on a de bonnes chances d'avoir un fragment d'énoncé cohérent offrant du sens, on peut considérer que c'est un alexandrin et l'extraire du fichier pour l'afficher à l'écran.

Si le contenu plaît au lecteur ou  est adéquat à un thème donné, s'il peut être associé à ce qui précède aux plans syntaxique et sémantique (grammaire et signification) , on peut conserver le vers affiché pour constituer un ensemble cohérent.

Souvent notre intellect comble les vides (pas trop profonds !) par association d'idées. Notre esprit, bon enfant, produit du sens en pensant qu'il y en a. C'est souvent le cas dans les parataxes (suites sans liens logiques explicites), à condition de ne pas abuser !

Il y faut une certaine cohésion (syntaxe) et une bonne cohérence (sens)  !

En poésie où chaque vers est souvent autonome, l'assemblage de vers issus de poèmes différents est un jeu littéraire très ancien sous l'appellation de "centon" ; au moyen âge, on le pratiquait même en latin à partir des poèmes de Virgile.

Mais le programme Alexonda  procède différemment puisqu'il recherche des alexandrins dans des textes en prose, ce qui est rare mais possible quand on parcourt des textes très longs.

Là encore, si un utilisateur se prend au jeu et compose des sonnets - ou lit le roman - il ne faut surtout pas le déranger !

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